29 juin 2006

Pluie.

La pluie tombait lourdement. Les gouttes d'eau comme des obus s'écrasaient durement sur le sol asseché. Je regardais, ce bruit fracassant m'étourdissait. Je ne savais quoi penser, cette eau qui chutait du ciel m'obnubilait sans que je sache pourquoi. J'observais le débit augmenter, les trous dans le goudron se transformaient en flaques d'eau et les canivaux en torrents d'un jour. Des gens marchaient, s'abritant tant bien qu'il pouvaient sous leurs pararapluies de fortune. Cet homme là tendait au dessus de sa tête, son journal. Les lettres d'imprimeries sous la pluie s'effaçaient et l'encre coulait sur ses mains. Dans la précipitation, il ne s'en rendait pas compte, il marchait vigoureusement cherchant les clés de sa citroën dans la poche de son jean's. Mon regard se posa sur ce chien, parfaitement immobile, il regardait comme moi l'étrange affolement que provoquait cette averse. Ses poils trempés, luisaient et reflétait l'éclat d'un soleil à demi-caché. L'arc-en ciel se formait, l'averse s'estompait. Au loin un ciel bleu apparu, alors qu'encore les gens s'abritaient sous les hautvents. Certains dubitatifs osaient un regard vers le ciel, le sourire leur revenait. Moi, appuyé sur le rebord de ma fenêtre, je me réjouissais de ce moment qui était passé. Pourtant je n'espérais qu'une chose, j'espérais qu'elle aussi, sur le rebord d'une autre fenêtre, elle voyait que la pluie qui tombait n'était pas d'une insignifiante banalité. Tous ces instants se perdront dans l'oubli, comme des larmes dans la pluie.

27 juin 2006

Festin

Toi providence, fais de moi ce que je me dois d'être
Ne me laisse pas dépérir d'ennui dans cette antre de l'envie
Cette puanteur, une odeur âcre et rance. La dépouille d'un homme qui vit
Le festin de charognes. Tout ce mange, des gencives qu'il faut faire craquer avec les molaires pour en faire sortir le jus acide, aux oreilles dont on léchouille le cartillage.
Le ventre béant dont on extirpe le foie, pièce de choix. Et surtout, surtout les poumons,
Ils ont très faim et creusent de leurs doigts les alvéoles jaunâtres et spongieuses. Ces poumons essoufflés après cette course à l'espoir. Le repas se termine, certains se délectent du nerf optique des yeux, encore rouge de douleur. Au détour des lambeaux de viscères, la faim s'estompe, l'ennui s'installe, est-ce ainsi que tu me traîtes ?

25 juin 2006

'La nuit du renard' Mary Higgins Clark


Je serai bref sur ce livre palpitant qui m'a complètement immergé. Je l'ai fini hier, j'ai lu jusqu'à 4h du matin tant il m'a été diffcile de m'en détacher. Ce livre à tout du roman à suspence que je voulais lire, captivant,haletant et aux rebondissements multiples. Enfin, il s'agit d'un kidnapping, d'une histoire somme toute très banale mais très bien écrite tout de même, la façon qu'à Mary Higgins Clark de plonger le lecteur dans son histoire est hallucinante, on va même jusqu'à s'attacher aux personnages et le rythme ne décroît pas une seule seconde...

20 juin 2006

18. Une journée comme les autres, différente

Cette journée, me laisse un arrière goût plutôt amer. J'ai, comme tous mes camarades été apporter mon dossier de réinscription à mon lycée. Ma soeur m'y a conduit avec ça voiture toute fraîche, elle devient femme maintenant, et je crois que je suis fier d'elle, elle réussit ses entreprises , vit un conte de fée, se discerne des autres, je l'envie et je me dis qu'elle doit être très heureuse, cela me met vraiment du beaume au coeur car je sais qu'elle ne l'a pas toujours été.
Donc je me suis rendu à Tarbes, cette ville qui laisse indifférent quand on s'y retrouve seul. j'ai déposé un dossier, revu mes amis de là-bas, mais quelque chose s'est passé, quelque chose qui me fait dire que le hasard n'existe pas. Attendant devant le lycée le retour de ma soeur, discutant tranquillement avec sylvain, ce type qui m'empêche toujours d'être de mauvaise humeur, et bien il s'est passé quelque chose d'effroyable. Je l'ai vue, arrivant tranquillement au bout de la rue, accompagné de son ex nouveau copain... Habillée comme je l'aimais, marchant d'un pas délibérement jovial, elle est passée devant le lycée ce jour-là. Elle qui habite loin de là, il lui a fallu aujourd'hui m'offrir la panachée de ses retrouvailles avec ce type... Alors le hasard en a voulu ainsi, complètement bouleversé, j'ai malgré tout, du les saluer, me retenant de me laisser aller à quelques méchancetés. Ils allaient bien ensemble, lui avec sa chaîne d'argent, son polo rayé, sa démarche énergique et son sourire remplit de joie et de gentillesse, ou de simplicité... Et elle avec son pull à carreau, ses cheveux teints, sa frimousse rigolote cachant sa gêne pourtant très perceptible. Je lui ai serré la main, son sourire m'a retenu de l'ignorer, à elle je lui ai fait la bise, d'un air décontenancé, et c'est là que j'ai perçu à quel point cela me touchait de la voir heureuse, vaguabondant dans les rues paisiblement, sans qu'elle ait besoin de moi... Sans ajouter un mot je les ai laissés partir, les observant jusqu'à ne plus les perçevoir, me demandant ce qu'ils pouvaient penser... Un dur moment, comme un coup violent qu'on prend en se retournant. Mais je ne peux rien y faire, je dois laisser passer le temps, l'oublier... Et pourtant, l'oublier je n'en ai pas envie, je suis comme un charognard qui s'accroche à la dépouille de son dernier repas, tenace.

De retour chez moi je n'ai cessé d'y penser qu'en m'occupant du français, de mon ordinateur, et pourtant à chaque moment d'innactivité cela me reprenait, cette impression d'incapacité à contrôler les choses. La soirée s'est mieux passée, j'ai vu Romain comme toujours, oubliant petit à petit ma malencontreuse rencontre, jusqu'à ce qu'elle vienne me parler sur msn, cet outil de malheur... J'ai alors choisi d'être froid, de ne rien ressentir, d'être dur et méchant, pour oublier, pour me forcer à ne pas refaire des tentatives vaines et désespérées de la récupérer. Elle m'a avoué avoir été gênée, elle aussi, m'a dit son sentiment honteux à propos de l'article précédent, que contrairement aux gens normaux qui auraient décidés de se venger elle a pris comme un conseil de ma part pour l'aider à combattre ses défauts... Il y a une chose qu'elle m'a dit qui m'a laissé encore une fois sur ma fin;
-Moi: 'Sinon ça va avec lui ?'
-Elle: ' Ben oui ça va bien avec lui, normal quoi... comme d'habitude... ( j'aime pas trop ça justement 'comme d'habitude'...). Mais bon l'habitude n'est pas mal non plus'.
Je me demande si elle a vraiment dit ce qu'elle voulait dire mais ainsi elle m'a fait comprendre que ce n'était pas extraordianire mais qu'elle n'avait le choix que de se satisfaire de ceci. Cela m'a remué de savoir que malgré tout, ce n'était pas si génialissime entre eux... Par pure jalousie surement... Après m'être donc entrevu avec Marjolaine sur Msn, on a encore été au Mc'do, portant chacun une paire de rayban plus hillarantes les unes que les autres. Encore une fois j'ai passé une soirée que je n'arrive pas à qualifier de routinière, en fait je crois que je n'ai jamais vraiment connu la routine, il se passe toujours des choses, la routine c'est pour ceux qui ne cherhent pas à ne pas y tomber dedans, en fait. Il est temps pour moi d'aller me coucher, demain dernier jour de révision pour l'oral, j'en suis à deux textes de révisés, et plus qu'à moitié... Je vais devoir bosser, mais après demain, je serai libéré, en vacances! Encore une chose, les heures à laquelle je tape mes messages ne correspondent pas du tout à la réalité, une bévue que je me dois de modifier. Bonne nuit

17. Errances philosophiques

Un jour, un homme comme moi criera cette vérité, cette vérité qui me trouble sans cesse; à quoi sert-on? Pourquoi y'a t'il l'humanité? Pourquoi ai-je l'impression d'être quelque chose de plus qu'un tas de chair parfaitement organisé qui doit réviser son BAC pour survivre au milieu des siens? J'ai une conscience qui me dit qu'il n'y a pas que la logique, la raison, la science... Une conscience me rappelant qu'il y'a aussi la magie, l'amour, l'impossible... Contrairement à beaucoup de jeunes conscients et réalistes, je crois en un dénouement, en quelque chose après ce qu'on appelle la mort, ce moment où l'enveloppe abîmée décide de se dissoudre. Aujourd'hui un ami à mes parents est mort, certes je lui rend hommage, mais je me persuade aussi que malgré tout, une personnalité, le souvenir d'une vie complète, ne peut pas être effacé par une mort brusque et dégradante. Croyez-le ou non, ce n'est pas un espoir que j'ai, c'est une certitude, il y'a autre chose...

19 juin 2006

16. coiffé de branches mortes

J'écoute ce soir la bande originale d'amélie Poulain, ce piano si envoutant et si tendre... Je lis 'la nuit du renard' de Higgins clark tout aussi envoutante pourtant beaucoup moins tendre... Mon regard se perd dans le vide, La musique change, désormais mon lecteur me joue 'les plus mauvaises nuits' d'indochine aux paroles si tendres, à la musique si envoutante; 'mais je t'appartiens plus, tu ne m'appartiens plus, on ne se connait plus'... J'ai sommeil, je conclue la soirée par 'Bohemian rhapsody' des Queens. Si tendre, si envoutant... Je n'ai plus sommeil, dormir pour se réveiller demain, passer une journée comme les autres, je ne veux pas. J'ai mangé une glace avec Romain tout à l'heure au mc'do à onze heures, un mc'flurry m&m's. La pluie battante nous a obligé à nous abriter, on s'est assis en plein milieu de la ville comme deux clochards; c'était un bon moment, un autre de ces moments géniaux comme j'en vis tant, dont je ne me rends même pas compte que je les gâche pour une pauvre fille qui ne me mérite pas une seconde. Je me rends malheureux pour quelqu'un qui n'est pas capable de m'accorder d'importance, suis-je bête ? Ma raison me dit que finalement c'est mieux comme ça, qu'elle retourne avec son beauf, qu'elle aille rire pour rien comme d'habitude, ailleurs. Je me suis égaré, comment une seule seconde j'ai pu pensé rester avec une fille comme ça ? Quelqu'un qui ne sait même pas s'interroger, se comprendre, qui ne sait même pas ce qu'elle veut et ce qu'il lui faut, quelqu'un qui ne sait ni avouer ses sentiments ni en avoir pour qui que ce soit autre que son Pierre... Quelqu'un qui surtout n'a pas été capable de me faire tressaillir, bondir, de me dévoiler, de m'apprécier à ma juste valeur. Alors va vivre ta vie sans subterfuges, sans complications, sois heureuse dans ta simplicité, ne te pose pas de questions tu as raison, le simple d'esprit est toujours plus heureux, ne te complique pas la vie mieux vaut choisir le chemin le plus facile. Va, va...


[ en aucun cas tout est de sa faute, non... ]

18 juin 2006

15. Une statue de la vierge

Il est une heure quarante cinq, je viens de ramener Romain en moto, j'ai réveillé mon chien en ouvrant le garage, à mon retour il avait cassé un vase, ma soeur m'attendait pour bien me faire comprendre que ça l'avait réveillée par ma faute, ma mère en a profité pour en rajouter... Et là je me pose enfin dans ma chambre, je me pose pas souvent en ce moment, j'essai de ne pas prendre le temps de penser. Aujourd'hui s'est avéré être ma dernière journée d'espérance, Marjolaine ne reviendra plus avec moi, c'est une solution trop compliquée... Je l'ai perdue pour toujours... J'ai du mal à le croire mais c'est comme ça, je sais qu'elle ne reviendra pas, cela m'affole, me détruit, mais pour une fois je n'ai plus les cartes de mon destin entre les mains. Je crois que j'ai trop rêvé, et que maintenant je tombe de mes nuages, je croyais que ça finirait bien comme dans les films... Non ça finit mal, c'est injuste, qu'ai-je fait pour mériter ça ? justement rien... Alors en quoi faut-il croire se soir, alors que je ne crois presque plus en l'espérance ? Je vais espérer pendant des semaines qu'un éclair de lucidité lui fasse changer d'avis... Pourquoi faut-il toujours un perdant ? Pourquoi après avoir passé de bons moments faut-il toujours que l'on rembourse ce bonheur succins par ce malheur qui s'étale sur la longueur ? N'y a t'il pas une justice en ce monde ? J'ai un rêve ce soir, je rêve qu'il y'ait quelqu'un qui veille sur nous et que tout cela ne soit pas vain, qu'un jour nos efforts soient récompensés... C'est un rêve d'innocent, naif comme au premier jour, mais je n'ai pas envie de croire qu'on vit dans un monde si cruel, si injuste, injuste, oui c'est le mot qui a mes yeux résume tout ça... C'est ce soir que reprend mon célibatariat, demain qu'il y'en aura une nouvelle avec laquelle je vais me forcer, car je sais que mon amour est ailleurs... Je ne peux pas croire en cet issue, il y'avait tant à vivre, tant à découvrir, tant à rêver. C'est ce soir que j'aimerai que mes rêves soient réalités sans quoi la réalité ne serait meilleure que dans mes rêves... Bonne nuit, à demain, un autre jour.

17 juin 2006

14. Espoir

Etait-ce bien du sang qui coulait le long de se veines ?
Son râle, langoureusement hâletant inspirait son essouflement
Pour me laisser en admiration devant cet impromptu inconnu...
Ô, miséricorde, donnez lui la force! Le courage de respirer...
Infaillible auparavant, il n'est plus que déchéance aujourd'hui
Railleur, son sourire me laisse maudit, il meurt...

14 juin 2006

13. Pour un nouveau départ, serein

C'est ce soir, ce soir que la braise d'espoir encore brulante d'amour s'éteint soudain,
Comme quand on presse fort et que, entre les doigts brulés de la fumée jaillit.
Elle m'a quitté, la brindille l'a brûlé et elle n'a eu de choix que de la laisser tomber
Nous nous étions connus par une soirée arrosée au pays des palais d'été
Son sourire, sa curiosité m'avaient transportés.
Ce soir je la connais mieux;
Et moi même je me rends compte que l'amour que je lui porte n'est qu'attachement à l'espoir, laisser tomber une braise enflammée, c'est devoir en chercher une autre. Une autre, mais cette fois-ci une mieux, une qui ne me laisse pas dans le doute, sur ma fin, une avec laquelle je ne me forcerai pas à n'être qu'un pantin, une avec laquelle je ne rencontrerai aucune rivalité, une qui saura me réconforter et me comprendre et pas une qui derrière sa fausse modestie aurait osé se jouer de moi. Alors celle-ci restera auprès de moi, même si la fin je ne la ressens pas comme un dessert mais plutôt comme une de ces chansons sans fin... J'en garderai une bonne expérience je crois, même s'il s'agit plus d'une déception face à l'amour. J'y ai cru, et même en y croyant je ne lui ai rien trouvé de si fabuleux, qui vaille véritablement la peine de se torturer comme j'ai pu le faire. Ce que j'ai envie de me dire se soir, c'est que le problème ce n'est pas moi, c'est les autres...

13 juin 2006

12. 'Nos amis les humains' - Bernard WERBER


J'ai lu ce livre dans son intégralité, hier la veille du BAC, je me suis dit que lire un peu m'inspirerait, j'ai eu raison d'ailleurs.

Ce livre très court, d'à peine 180 pages très peu remplies étant donné qu'il s'agit d'un dialogue, m'a le temps d'une après-midi transporté. Je le classerai dans le domaine du fantastico-philosophique, en réalité il tend à dégager une morale, à dévoiler si l'espèce humaine mérite, ou non, sa survie, en effet Raoul et Samantha, l'intelligence et la beauté se retrouvent piégés loin de la terre dans une cage en métal, ceux-ci se rendent compte que des extraterrestres se sont emparés d'eux alors que la terre vient d'être détruite par un dictateur fou ( un peu trop irréaliste à mon goût)
La question est donc pour eux : est-ce que la race humaine doit-elle survivre à cet anéantissement ou bien s'éteindre à jamais? S'en suit un débat trépidant entre les deux qui décidera de l'avenir de l'humanité.

C'est donc un sujet très intéressant, qui m'a vraiment captivé, je le conseille à n'importe quel newbie de la lecture de par sa simplicité et son originalité.

11. Le verdict

J'ai donc passé mon BAC ce matin, hormis le fait que je sois arrivé en catastrophe le dernier, l'épreuve c'est très bien passée.
J'ai décidé de publier le travail que j'ai fait pour tous ceux qui ont fait le BAC comme moi et qui souhaiteraient comparer; j'ai choisi l'invention évidemment voici le sujet :

A la réception de ce texte, ( texte à lire pour être au courant) "la dame qui demande des histoires gaies" décide de répondre à Alphonse Daudet. Dans sa lettre, elle évoque les émotions et développe les réflexions que cette histoire lui a inspirées.

Voici d'abord le texte que l'on a eu le mérite de disposer lors de cette session 2006 :

Légende de l’Homme à la Cervelle d’Or

À LA DAME OUI DEMANDE DES HISTOIRES GAIES

En lisant votre lettre, madame, j’ai eu comme un remords. Je m’en suis voulu de la couleur un peu trop demi-deuil de mes historiettes, et je m’étais promis de vous offrir aujourd’hui quelque chose de joyeux, de follement joyeux.

Pourquoi serais-je triste, après tout ? Je vis à mille lieues des brouillards parisiens, sur une colline lumineuse, dans Ie pays des tambourins et du vin muscat. Autour de chez moi tout n’est que soleil et musique ; j’ai des orchestres de culs-blancs, des orphéons de mésanges ; Ie matin, les courlis qui font : " Coureli ! coureli ! ", à midi, les cigales ; puis les pâtres qui jouent du fifre, et les belles filles brunes qu’on entend rire dans les vignes... En vérité, l’endroit est mal choisi pour broyer du noir ; je devrais plutôt expédier aux dames des poèmes couleur de rose et des pleins paniers de contes galants.

Eh bien, non ! je suis encore trop près de Paris. Tous les jours, jusque dans mes pins, il m’envoie les éclaboussures de ses tristesses... À l’heure même où j’écris ces Iignes, je viens d’apprendre la mort misérable du pauvre Charles Barbara ; et mon moulin en est tout en deuil. Adieu les courlis et les cigales ! Je n’ai plus Ie coeur à rien de gai...

Voilà pourquoi, madame, au lieu du joli conte badin que je m’étais promis de vous faire, vous n’aurez encore aujourd’hui qu’une légende mélancolique.

II était une fois un homme qui avait une cervelle d’or ; oui, madame, une cervelle toute en or. Lorsqu’il vint au monde, les médecins pensaient que cet enfant ne vivrait pas, tant sa tête était lourde et son crâne démesuré. Il vécut cependant et grandit au soleil comme un beau plant d’olivier ; seulement sa grosse tête l’entraînait toujours, et c’était pitié de Ie voir se cogner à tous les meubles en marchant... Il tombait souvent. Un jour, il roula du haut d’un perron et vint donner du front contre un degré de marbre, où son crâne sonna comme un lingot. On Ie crut mort, mais en Ie relevant, on ne lui trouva qu’une légère blessure, avec deux ou trois gouttelettes d’or caillées dans ses cheveux blonds. C’est ainsi que les parents apprirent que l’enfant avait une cervelle en or.

La chose lut tenue secrète ; Ie pauvre petit lui-même ne se douta de rien. De temps en temps, il demandait pourquoi on ne Ie laissait plus courir devant la porte avec les garçonnets de la rue.

— On vous volerait, mon beau trésor ! lui répondait sa mère...

Alors Ie petit avait grand-peur d’être volé ; il retournait jouer tout seul, sans rien dire, et se trimbalait lourdement d’une salle à l’autre...

À dix-huit ans seulement, ses parents lui révélèrent Ie don monstrueux qu’il tenait du destin ; et, comme ils l’avaient élevé et nourri jusque-là, ils lui demandèrent en retour un peu de son or. L’enfant n’hésita pas ; sur l’heure même - comment ? par quels moyens ? la légende ne l’a pas dit -, il s’arracha du crâne un morceau d’or massif, un morceau gros comme une noix, qu’il jeta fièrement sur les genoux de sa mère... Puis, tout ébloui des richesses qu’il portait dans la tête, fou de désirs, ivre de sa puissance, il quitta la maison paternelle et s’en alla par Ie monde en gaspillant son trésor.

Du train dont il menait sa vie, royalement, et semant l’or sans compter, on aurait dit que sa cervelle était inépuisable... Elle s’épuisait cependant, et à mesure on pouvait voir les yeux s’éteindre, la joue devenir plus creuse. Un jour enfin, au matin d’une débauche folle, Ie malheureux, resté seul parmi les débris du festin et les lustres qui pâlissaient, s’épouvanta de l’énorme brèche qu’il avait déjà faite à son lingot : il était temps de s’arrêter.

Dès lors, ce fut une existence nouvelle. L’homme à la cervelle d’or s’en alla vivre, à l’écart, du travail de ses mains, soupçonneux et craintif comme un avare, fuyant les tentations, tâchant d’oublier lui-même ces fatales richesses auxquelles il ne voulait plus toucher... Par malheur un ami l’avait suivi dans sa solitude, et cet ami connaissait son secret.

Une nuit, Ie pauvre homme fut réveillé en sursaut par une douleur à la tête, une effroyable douleur ; il se dressa éperdu, et vit, dans un rayon de lune, l’ami qui fuyait en cachant quelque chose sous son manteau...

Encore un peu de cervelle qu’on lui emportait !...

À quelque temps de là, l’homme à la cervelle d’or devint amoureux, et cette fois tout fut fini... Il aimait du meilleur de son âme une petite femme blonde, qui l’aimait bien aussi, mais qui préférait encore les pompons, les plumes blanches et les jolis glands mordorés battant Ie long des bottines.

Entre les mains de cette mignonne créature - moitié oiseau, moitié poupée -, les piécettes d’or fondaient que c’était un plaisir. Elle avait tous les caprices ; et lui ne savait jamais dire non ; même, de peur de la peiner il lui cacha jusqu’au bout Ie triste secret de sa fortune.

— Nous sommes donc bien riches ? disait-elle.

Le pauvre homme lui répondait :

— Oh ! oui... bien riches !

Et il souriait avec amour au petit oiseau bleu qui lui mangeait Ie crâne innocemment. Quelquefois cependant la peur Ie prenait, il avait des envies d’être avare ; mais alors la petite femme venait vers lui en sautillant, et lui disait :

— Mon mari, qui êtes si riche ! achetez-moi quelque chose de bien cher..

Et il lui achetait quelque chose de bien cher.

Cela dura ainsi pendant deux ans ; puis, un matin, la petite femme mourut, sans qu’on sût pourquoi, comme un oiseau... Le trésor touchait à sa fin ; avec ce qui lui restait, Ie veuf fit faire à sa chère morte un bel enterrement.

Cloches à toute volée, lourds carrosses tendus de noir chevaux empanachés, larmes d’argent dans Ie velours, rien ne lui parut trop beau. Que lui importait son or maintenant ?... Il en donna pour l’église, pour les porteurs, pour les revendeuses d’immortelles : il en donna partout sans marchandises... Aussi, en sortant du cimetière, il ne lui restait presque plus rien de cette cervelle merveilleuse, à peine quelques parcelles aux parois du crâne.

Alors on Ie vit s’en aller dans les rues, l’air égaré, les mains en avant, trébuchant comme un homme ivre. Le soir, à l’heure où les bazars s’illuminent, il s’arrêta devant une large vitrine dans laquelle tout un fouillis d’étoiles et de parures reluisait aux lumières, et resta là longtemps à regarder deux bottines de satin bleu bordées de duvet de cygne. " Je sais quelqu’un à qui ces bottines feraient bien plaisir ", se disait-il en souriant ; et, ne se souvenant déjà plus que la petite femme était morte, il entra pour les acheter Du fond de son arrière-boutique, la marchande entendit un grand cri ; elle accourut et recula de peur en voyant un homme debout, qui s’accotait au comptoir et il regardait douloureusement d’un air hébété. Il tenait d’une main les bottines bleues à bordure de cygne, et présentait l’autre main toute sanglante, avec des raclures d’or au bout des ongles.

Telle est, madame, la légende de l’homme à la cervelle d’or.

Malgré ses airs de conte fantastique, cette légende est vraie d’un bout à l’autre... Il y a par le monde de pauvres gens qui sont condamnés à vivre avec leur cerveau, et payent en bel or fin, avec leur moelle et leur substance, les moindres choses de la vie. C’est pour eux une douleur de chaque jour ; et puis, quand ils sont las de souffrir...


Voici donc la lettre que j'ai rédigé :

'A mon si cher Alphonse,


A la réception de votre lettre, je n'ai eu de cesse de la contempler, de la déchiffrer, cette légende m'a, en effet, courouçée, je dirai même agaçée tant sa morale comme un miroir a refleté ma réalité... Se sentir démasquée ainsi et si brièvement résumée m'a dans un premier temps, bouleversée. De surcroît la mort de votre si tendre ami et votre désarroi m'ont profondément émue. Je ne sais si vous rappeller à quel point vous m'êtes lumineux dans cette tristesse grisâtre et tumultueuse de l'atmosphère dans laquelle je vis, puit vous réconforter... Mais de tout mon coeur, j'ai l'espoir qu'au moins pour vous le chant du rossignol puisse se faire entendre à nouveau. Pour en revenir à cette légende, j'ai eu soudain l'impression d'être l'homme à la cervelle d'or, moi qui par mes formes généreuses m'offre en patûre à des vieillard affamés pour quelques sous; moi qui lorque ma chair meurtrie et dépouillée de tout beauté deviendra, à la manière de l'écervelé, un canon de monstruosité se lamentant sur son sort tant redouté... Votre histoire n'était pas gaie certes, mais elle a néanmoins eu encore une fois l'avantage de toucher mon coeur, non pas comme un poignard acéré l'aurait écoeuré mais plutôt comme une pétale encore gouttelée par la rosée matinale l'aurait effleuré. Je demeure dans cet état de doute vis-à-vis de mon avenir, je me rapproche de la vieillesse du métier à grand pas boîteux. Je crois en la découverte d'une nouvelle voie m'écartant de cette troupe d'intellectuels cyniques qui ne cherchent par leurs grands mots au final qu'à s'assembler avec des déesses d'une douceur et d'une rondeur comme telle est la mienne. J'ai le souvenir de ce vieux proverbe que vous m'aviez cité dans des périodes de remise en question, 'doutez du doute et vous croirez'. Alors je crois, je crois que contrairement à l'écervelé je ne me raclerai pas la chair à la recherche de quelques grains de beauté séducteurs mais que mon or, je l'aurai, dés lors, déniché au-delà de mon fessier. J'ai tant l'impression de vivre au XVIIe siècle, les mentalités m'entourant demeurent malheureusement royalistes, les gens comme vous sont aussi rares que précurseur, l'optimisme dont vous débordez n'a de cesse de s'emparer de moi, cette histoire dont vous m'avez malgré vous, affligée m'aura finalement été d'un profond secours par l'insinuation qu'elle s'est faite dans le capharnaum de mes pensées. Maintenant, parlons un peu de vous, Alphonse.
Ce texte émane d'une de vos profondes rélfexions personnelles, n'est-ce pas ?
Je ressens celà car l'homme à la cervelle d'or c'est vous en réalité, vous qui donnez de votre plume pour satisfaire des bonnes femmes imbues, vous qui donnez de votre amour pour le bien-être de ces précieuses modernes qui en retour, râlent et supplient à la moindre supercherie...
Je n'ai qu'un conseil à vous donner cet amour dont vous jaillissez, ces écrits talentueux que vous produisez ne les adressez plus à ces gens égoïstes qui par vos capacités trouvent leurs propres commodités. '


Il manque la fin que je n'ai pas faite au brouillon, elle était plutôt jolie, dommage.

12 juin 2006

10 . LE BAC


Demain aux abois de la première heure, ma première épreuve du BAC, le Français à l'écrit, surement le domaine auquel j'attache le plus d'importance malgré moi. Ce soir, je sais que c'est mon dernier soir de non-bactisé, c'est comme marcher la première fois, le bac fait parti des moeurs... Alors je suis envahi par une sorte de stress, mais surtout par une profonde nostalgie, oui mon enfance, même peut-être ma jeune adolescence se termine en quelque sorte, jamais plus je ne vivrai ceci, après tout s'enchaînera, je connaîtrai d'abord ma première déception amoureuse, puis mon premier boulot rémunéré, ma dernière année de lycée, mes 18 ans, ma voiture, mes cavalcades, la vie seul,toutes ces filles et puis la suite... Alors ce soir n'est pas un soir comme les autres, le soleil ne se couchera que dans l'attente d'un lendemain différent, différent comme jamais il n'a pu l'être auparavant. Il est temps de préparer méthodiquement mon sac, de saccader mes actions, d'organiser mes pensées, ma réflexion, je n'ai rien bossé et pourtant je sais que je peux faire beaucoup plus qu'un sujet type bac, car c'est demain le moment où je montrerai ce je vaux à ma famille, mes amis, mon entourage, à moi-même... Il est temps de dire bonne nuit à ce blog et à vous fidèles lecteurs. Nul besoin de me souhaiter bonne chance, je n'en aurai pas le moindre besoin.

11 juin 2006

9. La vérité

J'ai toujours décidé qu'ici je ne dirai jamais que la vérité qui m'est relative pourtant je sais que ce n'est plus possible. Trop de choses se passent, trop de regards m'obssèdent, je n'écris ici qu'en sachant qu'on me lira, finalement je n'écris pas vraiment... Ces jugements dont j'ai peur, cette confiance qui me manque, ces accusations que l'on peut me porter, elles construisent ce que j'écris... Etre moi-même pour être désaimé ne m'intéresse pas, pourtant je rêve que l'on puisse m'aimer pour ce que je suis vraiment. pourquoi faut-il toujours de l'originalité, de l'extraordinaire du fantastique pour se faire remarquer ? Pourquoi aujourd'hui vouloir être simple, vivre en souriant quand il fait beau et en pleurant quand il pleut n'est pas vu comme une vertue ? Marre de devoir toujours mentir et en rajouter pour être éblouissant alors aimez-moi pour ce que je suis et non pour ce que je peux montrer... Sur ce, kiss...