29 juin 2006

Pluie.

La pluie tombait lourdement. Les gouttes d'eau comme des obus s'écrasaient durement sur le sol asseché. Je regardais, ce bruit fracassant m'étourdissait. Je ne savais quoi penser, cette eau qui chutait du ciel m'obnubilait sans que je sache pourquoi. J'observais le débit augmenter, les trous dans le goudron se transformaient en flaques d'eau et les canivaux en torrents d'un jour. Des gens marchaient, s'abritant tant bien qu'il pouvaient sous leurs pararapluies de fortune. Cet homme là tendait au dessus de sa tête, son journal. Les lettres d'imprimeries sous la pluie s'effaçaient et l'encre coulait sur ses mains. Dans la précipitation, il ne s'en rendait pas compte, il marchait vigoureusement cherchant les clés de sa citroën dans la poche de son jean's. Mon regard se posa sur ce chien, parfaitement immobile, il regardait comme moi l'étrange affolement que provoquait cette averse. Ses poils trempés, luisaient et reflétait l'éclat d'un soleil à demi-caché. L'arc-en ciel se formait, l'averse s'estompait. Au loin un ciel bleu apparu, alors qu'encore les gens s'abritaient sous les hautvents. Certains dubitatifs osaient un regard vers le ciel, le sourire leur revenait. Moi, appuyé sur le rebord de ma fenêtre, je me réjouissais de ce moment qui était passé. Pourtant je n'espérais qu'une chose, j'espérais qu'elle aussi, sur le rebord d'une autre fenêtre, elle voyait que la pluie qui tombait n'était pas d'une insignifiante banalité. Tous ces instants se perdront dans l'oubli, comme des larmes dans la pluie.