13 juin 2006

11. Le verdict

J'ai donc passé mon BAC ce matin, hormis le fait que je sois arrivé en catastrophe le dernier, l'épreuve c'est très bien passée.
J'ai décidé de publier le travail que j'ai fait pour tous ceux qui ont fait le BAC comme moi et qui souhaiteraient comparer; j'ai choisi l'invention évidemment voici le sujet :

A la réception de ce texte, ( texte à lire pour être au courant) "la dame qui demande des histoires gaies" décide de répondre à Alphonse Daudet. Dans sa lettre, elle évoque les émotions et développe les réflexions que cette histoire lui a inspirées.

Voici d'abord le texte que l'on a eu le mérite de disposer lors de cette session 2006 :

Légende de l’Homme à la Cervelle d’Or

À LA DAME OUI DEMANDE DES HISTOIRES GAIES

En lisant votre lettre, madame, j’ai eu comme un remords. Je m’en suis voulu de la couleur un peu trop demi-deuil de mes historiettes, et je m’étais promis de vous offrir aujourd’hui quelque chose de joyeux, de follement joyeux.

Pourquoi serais-je triste, après tout ? Je vis à mille lieues des brouillards parisiens, sur une colline lumineuse, dans Ie pays des tambourins et du vin muscat. Autour de chez moi tout n’est que soleil et musique ; j’ai des orchestres de culs-blancs, des orphéons de mésanges ; Ie matin, les courlis qui font : " Coureli ! coureli ! ", à midi, les cigales ; puis les pâtres qui jouent du fifre, et les belles filles brunes qu’on entend rire dans les vignes... En vérité, l’endroit est mal choisi pour broyer du noir ; je devrais plutôt expédier aux dames des poèmes couleur de rose et des pleins paniers de contes galants.

Eh bien, non ! je suis encore trop près de Paris. Tous les jours, jusque dans mes pins, il m’envoie les éclaboussures de ses tristesses... À l’heure même où j’écris ces Iignes, je viens d’apprendre la mort misérable du pauvre Charles Barbara ; et mon moulin en est tout en deuil. Adieu les courlis et les cigales ! Je n’ai plus Ie coeur à rien de gai...

Voilà pourquoi, madame, au lieu du joli conte badin que je m’étais promis de vous faire, vous n’aurez encore aujourd’hui qu’une légende mélancolique.

II était une fois un homme qui avait une cervelle d’or ; oui, madame, une cervelle toute en or. Lorsqu’il vint au monde, les médecins pensaient que cet enfant ne vivrait pas, tant sa tête était lourde et son crâne démesuré. Il vécut cependant et grandit au soleil comme un beau plant d’olivier ; seulement sa grosse tête l’entraînait toujours, et c’était pitié de Ie voir se cogner à tous les meubles en marchant... Il tombait souvent. Un jour, il roula du haut d’un perron et vint donner du front contre un degré de marbre, où son crâne sonna comme un lingot. On Ie crut mort, mais en Ie relevant, on ne lui trouva qu’une légère blessure, avec deux ou trois gouttelettes d’or caillées dans ses cheveux blonds. C’est ainsi que les parents apprirent que l’enfant avait une cervelle en or.

La chose lut tenue secrète ; Ie pauvre petit lui-même ne se douta de rien. De temps en temps, il demandait pourquoi on ne Ie laissait plus courir devant la porte avec les garçonnets de la rue.

— On vous volerait, mon beau trésor ! lui répondait sa mère...

Alors Ie petit avait grand-peur d’être volé ; il retournait jouer tout seul, sans rien dire, et se trimbalait lourdement d’une salle à l’autre...

À dix-huit ans seulement, ses parents lui révélèrent Ie don monstrueux qu’il tenait du destin ; et, comme ils l’avaient élevé et nourri jusque-là, ils lui demandèrent en retour un peu de son or. L’enfant n’hésita pas ; sur l’heure même - comment ? par quels moyens ? la légende ne l’a pas dit -, il s’arracha du crâne un morceau d’or massif, un morceau gros comme une noix, qu’il jeta fièrement sur les genoux de sa mère... Puis, tout ébloui des richesses qu’il portait dans la tête, fou de désirs, ivre de sa puissance, il quitta la maison paternelle et s’en alla par Ie monde en gaspillant son trésor.

Du train dont il menait sa vie, royalement, et semant l’or sans compter, on aurait dit que sa cervelle était inépuisable... Elle s’épuisait cependant, et à mesure on pouvait voir les yeux s’éteindre, la joue devenir plus creuse. Un jour enfin, au matin d’une débauche folle, Ie malheureux, resté seul parmi les débris du festin et les lustres qui pâlissaient, s’épouvanta de l’énorme brèche qu’il avait déjà faite à son lingot : il était temps de s’arrêter.

Dès lors, ce fut une existence nouvelle. L’homme à la cervelle d’or s’en alla vivre, à l’écart, du travail de ses mains, soupçonneux et craintif comme un avare, fuyant les tentations, tâchant d’oublier lui-même ces fatales richesses auxquelles il ne voulait plus toucher... Par malheur un ami l’avait suivi dans sa solitude, et cet ami connaissait son secret.

Une nuit, Ie pauvre homme fut réveillé en sursaut par une douleur à la tête, une effroyable douleur ; il se dressa éperdu, et vit, dans un rayon de lune, l’ami qui fuyait en cachant quelque chose sous son manteau...

Encore un peu de cervelle qu’on lui emportait !...

À quelque temps de là, l’homme à la cervelle d’or devint amoureux, et cette fois tout fut fini... Il aimait du meilleur de son âme une petite femme blonde, qui l’aimait bien aussi, mais qui préférait encore les pompons, les plumes blanches et les jolis glands mordorés battant Ie long des bottines.

Entre les mains de cette mignonne créature - moitié oiseau, moitié poupée -, les piécettes d’or fondaient que c’était un plaisir. Elle avait tous les caprices ; et lui ne savait jamais dire non ; même, de peur de la peiner il lui cacha jusqu’au bout Ie triste secret de sa fortune.

— Nous sommes donc bien riches ? disait-elle.

Le pauvre homme lui répondait :

— Oh ! oui... bien riches !

Et il souriait avec amour au petit oiseau bleu qui lui mangeait Ie crâne innocemment. Quelquefois cependant la peur Ie prenait, il avait des envies d’être avare ; mais alors la petite femme venait vers lui en sautillant, et lui disait :

— Mon mari, qui êtes si riche ! achetez-moi quelque chose de bien cher..

Et il lui achetait quelque chose de bien cher.

Cela dura ainsi pendant deux ans ; puis, un matin, la petite femme mourut, sans qu’on sût pourquoi, comme un oiseau... Le trésor touchait à sa fin ; avec ce qui lui restait, Ie veuf fit faire à sa chère morte un bel enterrement.

Cloches à toute volée, lourds carrosses tendus de noir chevaux empanachés, larmes d’argent dans Ie velours, rien ne lui parut trop beau. Que lui importait son or maintenant ?... Il en donna pour l’église, pour les porteurs, pour les revendeuses d’immortelles : il en donna partout sans marchandises... Aussi, en sortant du cimetière, il ne lui restait presque plus rien de cette cervelle merveilleuse, à peine quelques parcelles aux parois du crâne.

Alors on Ie vit s’en aller dans les rues, l’air égaré, les mains en avant, trébuchant comme un homme ivre. Le soir, à l’heure où les bazars s’illuminent, il s’arrêta devant une large vitrine dans laquelle tout un fouillis d’étoiles et de parures reluisait aux lumières, et resta là longtemps à regarder deux bottines de satin bleu bordées de duvet de cygne. " Je sais quelqu’un à qui ces bottines feraient bien plaisir ", se disait-il en souriant ; et, ne se souvenant déjà plus que la petite femme était morte, il entra pour les acheter Du fond de son arrière-boutique, la marchande entendit un grand cri ; elle accourut et recula de peur en voyant un homme debout, qui s’accotait au comptoir et il regardait douloureusement d’un air hébété. Il tenait d’une main les bottines bleues à bordure de cygne, et présentait l’autre main toute sanglante, avec des raclures d’or au bout des ongles.

Telle est, madame, la légende de l’homme à la cervelle d’or.

Malgré ses airs de conte fantastique, cette légende est vraie d’un bout à l’autre... Il y a par le monde de pauvres gens qui sont condamnés à vivre avec leur cerveau, et payent en bel or fin, avec leur moelle et leur substance, les moindres choses de la vie. C’est pour eux une douleur de chaque jour ; et puis, quand ils sont las de souffrir...


Voici donc la lettre que j'ai rédigé :

'A mon si cher Alphonse,


A la réception de votre lettre, je n'ai eu de cesse de la contempler, de la déchiffrer, cette légende m'a, en effet, courouçée, je dirai même agaçée tant sa morale comme un miroir a refleté ma réalité... Se sentir démasquée ainsi et si brièvement résumée m'a dans un premier temps, bouleversée. De surcroît la mort de votre si tendre ami et votre désarroi m'ont profondément émue. Je ne sais si vous rappeller à quel point vous m'êtes lumineux dans cette tristesse grisâtre et tumultueuse de l'atmosphère dans laquelle je vis, puit vous réconforter... Mais de tout mon coeur, j'ai l'espoir qu'au moins pour vous le chant du rossignol puisse se faire entendre à nouveau. Pour en revenir à cette légende, j'ai eu soudain l'impression d'être l'homme à la cervelle d'or, moi qui par mes formes généreuses m'offre en patûre à des vieillard affamés pour quelques sous; moi qui lorque ma chair meurtrie et dépouillée de tout beauté deviendra, à la manière de l'écervelé, un canon de monstruosité se lamentant sur son sort tant redouté... Votre histoire n'était pas gaie certes, mais elle a néanmoins eu encore une fois l'avantage de toucher mon coeur, non pas comme un poignard acéré l'aurait écoeuré mais plutôt comme une pétale encore gouttelée par la rosée matinale l'aurait effleuré. Je demeure dans cet état de doute vis-à-vis de mon avenir, je me rapproche de la vieillesse du métier à grand pas boîteux. Je crois en la découverte d'une nouvelle voie m'écartant de cette troupe d'intellectuels cyniques qui ne cherchent par leurs grands mots au final qu'à s'assembler avec des déesses d'une douceur et d'une rondeur comme telle est la mienne. J'ai le souvenir de ce vieux proverbe que vous m'aviez cité dans des périodes de remise en question, 'doutez du doute et vous croirez'. Alors je crois, je crois que contrairement à l'écervelé je ne me raclerai pas la chair à la recherche de quelques grains de beauté séducteurs mais que mon or, je l'aurai, dés lors, déniché au-delà de mon fessier. J'ai tant l'impression de vivre au XVIIe siècle, les mentalités m'entourant demeurent malheureusement royalistes, les gens comme vous sont aussi rares que précurseur, l'optimisme dont vous débordez n'a de cesse de s'emparer de moi, cette histoire dont vous m'avez malgré vous, affligée m'aura finalement été d'un profond secours par l'insinuation qu'elle s'est faite dans le capharnaum de mes pensées. Maintenant, parlons un peu de vous, Alphonse.
Ce texte émane d'une de vos profondes rélfexions personnelles, n'est-ce pas ?
Je ressens celà car l'homme à la cervelle d'or c'est vous en réalité, vous qui donnez de votre plume pour satisfaire des bonnes femmes imbues, vous qui donnez de votre amour pour le bien-être de ces précieuses modernes qui en retour, râlent et supplient à la moindre supercherie...
Je n'ai qu'un conseil à vous donner cet amour dont vous jaillissez, ces écrits talentueux que vous produisez ne les adressez plus à ces gens égoïstes qui par vos capacités trouvent leurs propres commodités. '


Il manque la fin que je n'ai pas faite au brouillon, elle était plutôt jolie, dommage.

6 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Hello,


Je suis tombée sur ton blog et ai lu ton texte; j'ai la même lettre à rédiger pour un devoir de français (n'aie crainte, j'ai trop de respect pour te copier!).

Je laisse un petit commentaire juste pour dire que c'est très bien écrit et que ça a plu à la lectrice que je suis.

En espérant que tu aies pu tirer une bonne note à ton épreuve de bac,

Amicalement,

Nisrine.

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