27 juin 2006

Festin

Toi providence, fais de moi ce que je me dois d'être
Ne me laisse pas dépérir d'ennui dans cette antre de l'envie
Cette puanteur, une odeur âcre et rance. La dépouille d'un homme qui vit
Le festin de charognes. Tout ce mange, des gencives qu'il faut faire craquer avec les molaires pour en faire sortir le jus acide, aux oreilles dont on léchouille le cartillage.
Le ventre béant dont on extirpe le foie, pièce de choix. Et surtout, surtout les poumons,
Ils ont très faim et creusent de leurs doigts les alvéoles jaunâtres et spongieuses. Ces poumons essoufflés après cette course à l'espoir. Le repas se termine, certains se délectent du nerf optique des yeux, encore rouge de douleur. Au détour des lambeaux de viscères, la faim s'estompe, l'ennui s'installe, est-ce ainsi que tu me traîtes ?